Les typologies d’investisseurs

3 août 2015

http://business.lesechos.fr/outils-et-services/guides/guides-levee-de-fonds/les-typologies-d-investisseurs-200207.php?xtor=EPR-22-[entrepreneurs]-20150721-[Prov_]-1878566%402

L’objectif final des investisseurs est toujours le même : réaliser une plus-value à terme. Cependant, il existe une grande variété d’investisseurs, avec des modalités d’intervention spécifiques. La typologie de votre projet n’est susceptible d’intéresser qu’un nombre limité de ces investisseurs. Guide « Lever des fonds », 5/15.

Des catégories d’investisseurs selon le stade de développement de l’entreprise

On distingue plusieurs catégories d’investisseurs selon le stade de développement de l’entreprise, et par conséquent, selon leur stade d’intervention en capital :

1 : Le capital d’amorçage (ou « speed capital »)

Le   capital-amorçage   est   l’ensemble   des fonds nécessaires avant le réel démarrage de l’activité de l’entreprise, au stade de la mise au point d’un nouveau produit ou service (R&D, prototype, présérie…). Ces financements couvrent les dépenses de la période où l’entreprise ne réalise pas encore de chiffre d’affaires. Pour les investisseurs, cette période est très risquée puisque la société n’a pas encore d’historique et que la visibilité sur la réaction du marché est très faible.

Parmi les financeurs de ce stade, on trouve :

• Bpifrance, via le Prêt Amorçage, considéré comme un apport en fonds propres,
• Certains business angels,
• Les fonds institutionnels régionaux,
• Les rares fonds d’amorçage sectoriels.
2 : Le capital-création ou capital post-création (ou start-up capital)

Le capital-création concerne l’intervention en capital pendant le tout premier développement commercial de l’entreprise. Ce financement sert principalement au développement marketing et à la mise en place d’une force de vente.

Parmi les financeurs de ce stade, on trouve :

• Certains business angels,
• Les fonds institutionnels régionaux,
• Les fonds de capital-risque institutionnels nationaux,
• Le « corporate venture » (fonds de grands groupes, souvent thématiques).

3 Le capital-développement

Le capital-développement sert à financer l’accélération de la croissance de l’entreprise. Ces fonds s’adressent à des entreprises en pleine maturité, qui dégagent un chiffre d’affaires substantiel et des bénéfices, et qui souhaitent accroître leur part de marché par une nouvelle phase de développement (lancement d’une nouvelle gamme de produits, augmentation de leur capacité de production, et/ou développement à l’international…).

Parmi les financeurs de ce stade, on trouve majoritairement les fonds de capital-développement institutionnels nationaux, et certaines SCR régionales.
4 Le capital-transmission

Le capital-transmission concerne l’intervention en capital au moment d’une cession/reprise d’entreprise. Dans le cas d’un rachat d’entreprise, on parle de fonds de LBO («Leverage Buy Out»). La technique de LBO permet le rachat d’une entreprise par l’intermédiaire d’une société holding créée pour l’occasion, avec un effet de levier financier (associant endettement bancaire et apports en fonds propres). Ces fonds s’adressent à des sociétés très matures, positionnées sur des marchés en croissance constante et disposant d’une bonne visibilité financière et d’une forte rentabilité.
5 L’introduction en Bourse

L’introduction en bourse ou IPO («Initial Purchage Offering») est le stade ultime de l’apport en capital à l’entreprise.

Des structures juridiques différentes selon les typologies d’investisseurs

Le capital-investissement est mis en œuvre par des structures juridiques différentes selon les cas :
• Des personnes physiques : «crowdfunding», réseaux de «business angels», «family offices»,
• Des sociétés de capital-risque (SCR) : en générales les SCR régionales,
• Des fonds de capital-risque : plutôt spécialisés dans le capital-création : FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque), FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation), FIP (Fonds d’Investissement de Proximité)
• Par l’intermédiaire de fonds gérés par une société de gestion ad hoc (équipe d’investisseurs), et qui ne sont que des « véhicules financiers »,
• Des fonds liés à des industriels : les « corporate ventures ».

Les personnes physiques

A : Le crowdfunding ou le financement participatif
• Le crowdfunding est une technique de financement de projets de création d’entreprise utilisant des plateformes internet thématiques comme canal de mise en relation entre les porteurs de projet et des personnes physiques souhaitant investir dans ces projets.
• Les levées de fonds peuvent atteindre 500 K€.
• Pour fonctionner les plateformes prennent une commission sur le montant des sommes récoltées (5 à 12 %). La tendance est à la multiplication des plateformes de ce type.
B : Les business angels et les family offices
Un business angel (ou BA) est une personne physique qui décide d’investir une partie de son patrimoine financier dans des sociétés innovantes à fort potentiel.
Souvent  ancien  entrepreneur  lui-même, ses conseils et son carnet d’adresses sont généralement aussi précieux que les sommes qu’il peut apporter à la société.
Ils peuvent réduire leur ISF en défiscalisant une partie des sommes investies. On estime qu’il existe actuellement 7 000 business angels en France.

On  distingue  plusieurs  profils de business angels :

• L’ancien   chef   d’entreprise, le  adre supérieur et le jeune retraité, dont la fourchette d’investissement est comprise entre 5 et 200 K€ par an,
• L’entrepreneur «récidiviste»  dont l’investissement  se  situe  entre  50  et 500 K€ par an,
• Les family offices : les membres d’une même famille investissent conjointement sur un même projet. Ils financent des levées de capitaux de 500 K€ à plusieurs millions d’euros.

Les business angels sont susceptibles d’intervenir à tous les stades de la vie d’une entreprise mais la majorité des business angels investissent au stade de la création.

Ils peuvent opérer individuellement, mais sont souvent constitués en réseaux (ou clubs) pour améliorer leur efficacité. Actuellement,  les  réseaux  de  business angels français sont fédérés autour de l’association France Angels. En réseau, ils agissent généralement à travers une Société d’Investissement de Business Angels (appelée SIBA), qu’ils constituent en se regroupant dans une structure juridique (SAS généralement). Regroupés, ils peuvent financer des levées de fonds comprises entre 50 et 500 K€.

Avantages et inconvénients des business angels
• Il est important de choisir des investisseurs pertinents, qui seront « des investisseurs actifs » sans être opérationnels. Ils peuvent apporter beaucoup mais sont parfois trop interventionnistes. À l’inverse, certains ne sont intéressés que par la future plus-value et par la défiscalisation,
• Lever des montants élevés nécessite souvent de convaincre plusieurs business angels pour se financer, ce qui peut complexifier d’une part la levée de fonds, d’autre part la collaboration et la gestion après la levée de fonds,
• Les business angels ne sont pas des professionnels de l’investissement. Ils investissent leur argent propre et peuvent donc se positionner très rapidement. Cependant, ils n’ont pas les mêmes contraintes de temps que vous et peuvent faire durer l’étude de projet ou tarder à vous donner un montant d’investissement. De plus, le calendrier fiscal peut avoir un impact sur leur prise de décision.

 

Les structures d’investissements institutionnelles

A : Les investisseurs régionaux :
Lorsque les montants à mobiliser sont trop élevés pour les amis et la famille, mais trop faibles pour intéresser les fonds de capital-risque, les investisseurs les plus susceptibles d’intervenir sont les investisseurs régionaux. Ces investisseurs sont regroupés dans l’UNICER (Union des Investisseurs en Capital pour les Entreprises Régionales), et sont souvent des SCR (Sociétés de Capital-risque). Ils réalisent des prises de participations minoritaires, souvent en co-investissement avec d’autres investisseurs (business angels principalement), sur des tickets en général compris entre 50 et 500 K€.

Avantage et inconvénients des investisseurs régionaux
• Ces acteurs régionaux sont majoritairement privés, mais une partie de leur capital est public. L’avantage est que cela leur permet de prendre plus de risques, car leurs actionnaires publics acceptent une rentabilité moindre pour favoriser le développement économique. L’inconvénient est qu’ils sont relativement peu nombreux et que, sauf exceptions, ils ne peuvent investir que dans des sociétés implantées dans la région dont ils sont issus,
• Leurs tickets maximum sont limités, et ils ne peuvent pas toujours participer de manière significative au financement des tours de table ultérieurs,
• Ils possèdent une forte expérience de l’amorçage et de la prise de risque, et connaissent très bien l’écosystème du financement. Ils peuvent jouer le rôle de leader et structurer des tours de tables, notamment en apportant leur expertise aux business angels qui co- investissent.

B : Les investisseurs institutionnels nationaux :

Les acteurs du capital-investissement institutionnels sont pour la plupart regroupés au sein de l’AFIC (Association des Investisseurs en capital). Ils peuvent investir des montants significatifs: selon les structures, des montants compris entre 2 et 5 M€. Ces fonds ont des formes juridiques très variées, dépendant de leurs souscripteurs (actionnaires) et des objectifs qu’ils visent. Leurs statuts prévoient des délais plus ou moins longs au terme desquels les fonds sont liquidés, et les montants issus des ventes restitués aux souscripteurs
Les  principales  formes  juridiques  sont  les suivantes :
• Les  Fonds  Communs  de  Placement  à Risque (FCPR),
• Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI), qui collectent leurs fonds auprès d’investisseurs particuliers (bénéficiant alors d’un avantage fiscal sur leur imposition). Les investisseurs gestionnaires de ces fonds doivent investir 60% de cet actif dans des entreprises innovantes ayant obtenu la qualification «entreprise innovante au titre des FCPI» délivrée notamment par Bpifrance (ex OSEO),
• Les Fonds d’Investissements de Proximité (FIP).
Les sociétés de gestion gèrent plusieurs fonds avec des profils de risques et des actionnaires différents, afin d’équilibrer leur portefeuille.

Avantages et inconvénients des investisseurs institutionnels nationaux
• Les fonds nationaux institutionnels peuvent investir des montants plus élevés. Ils ont également des exigences de contrôle souvent plus fortes.
• Ils ont la capacité financière d’accompagner les entreprises sur plusieurs tours de table.
• Ces fonds peuvent co-investir avec Bpifrance (ex FSI – Fonds Stratégique d’Investissement et CDC Entreprises), de façon à boucler plus facilement des tours de table.

 

Les fonds liés à des industriels- Le corporate venture

Les structures de « corporate venture » sont des structures d’investissement détenues majoritairement par un ou des grands groupes industriels.

Leur mission est en général d’assurer une veille technologique en amont, de favoriser l’émergence de technologies innovantes qui pourront ultérieurement les intéresser, et de détecter de nouveaux marchés. Leur mise en œuvre diverge selon les objectifs du groupe et leur adéquation avec la culture d’entreprise. L’expertise acquise et la caution offerte par ces grands groupes peut s’avérer très utile pour les entreprises en bénéficiant.

Selon l’étude faite par l’Observatoire PME Finance, le marché français du corporate venture  est  évalué  à  10  %  du  capital- risque, avec une vingtaine de structures d’investissement opérationnelles.

Parmi les industriels qui font du corporate venture, de nombreux secteurs sont concernés :
•  Les logiciels (Dassault Systèmes),
•  La chimie (Rhodia, Saint-Gobain),
• L’énergie (Alstom, Suez Environnement, Total, Veolia).

En résumé
Le capital-investissement regroupe l’ensemble des acteurs qui interviennent en fonds propres dans les entreprises. Les acteurs sont très variés ; il est important de bien comprendre leurs spécificités et leurs différences pour mieux cibler ceux auxquels vous choisirez de vous adresser, en fonction de vos besoins et de la situation de l’entreprise.

En savoir plus sur http://business.lesechos.fr/outils-et-services/guides/guides-levee-de-fonds/les-typologies-d-investisseurs-200207.php?xtor=EPR-22-%5Bentrepreneurs%5D-20150721-%5BProv_%5D-1878566%402&iAk5cgMFRAi4GBAC.99

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