Le marché européen : une opportunité de développement à l’international pour les PME

26 août 2015

http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-137357-le-marche-europeen-une-opportunite-de-developpement-a-linternational-pour-les-pme-1147365.php

Dans le monde qui se transforme et s’accélère, l’internationalisation n’est plus une option pour les entreprises. Il s’agit plutôt d’un moyen pour accélérer son développement, séduire de nouveaux investisseurs et profiter des opportunités que représentent aujourd’hui les différents marchés.

Cette tendance s’appuie également sur la nouvelle génération d’entrepreneurs et de dirigeants d’entreprises qui, naturellement, considèrent le monde comme leur territoire de développement, stimulé par quelques références emblématiques comme Criteo ou Business Object qui ont su, en quelques années, conquérir la planète et s’imposer comme des entreprises clés sur leur secteur.

Dans la dernière édition de son baromètre, réalisé en partenariat avec France Digitale, EY soulignait ainsi que la croissance des start-ups était portée par un fort développement international. Près d’un quart des sociétés interrogées avaient par ailleurs déjà accueilli des « capital-risqueurs » étrangers au sein de leur capital. Il faut dire que les Français bénéficient d’une très bonne réputation en matière de R&D, de technologies et d’ingénierie. De sérieux atouts dans la conquête de marchés étrangers.

Cet esprit de conquête semble cependant focalisé sur deux destinations phares : les États-Unis et la Chine. Cent vingt entreprises françaises étaient présentes au CES cette année, faisant de la France le premier pays européen représenté lors de cet événement. Certes, la taille et le dynamisme de ces marchés ont de quoi faire rêver toute entreprise développant des produits ou services innovants. Ces deux régions offrent également une destination de choix pour les start-ups et jeunes entreprises à la recherche d’investisseurs et de partenaires financiers. Certains chiffres soulignent en effet que les Américains investissent jusqu’à 50 fois plus par habitant que les Français. Quant au gouvernement chinois, il multiplie les initiatives pour attirer des technologies de rupture.

De nombreuses initiatives contribuent par ailleurs à mettre en avant ces deux marchés. La French Conference par exemple, organisée en juin à New York, permet à de jeunes entreprises françaises de se positionner outre-Atlantique. Il en est de même pour le programme ubi i/o, BPIFrance et l’agence nationale Business France, véritable tremplin vers le marché américain pour huit start-ups sélectionnées. Ce type d’initiatives a également été développé pour le marché chinois à travers des programmes comme l’Acceleratech China.

Fort compréhensible au demeurant, cet engouement cache cependant bien souvent les opportunités que peuvent représenter les pays européens. N’oublions pas que l’Union européenne à elle seule représente un marché de plus de 500 millions d’habitants alors que les États-Unis avoisinent les 350 millions. N’oublions pas non plus que concrètement, ouvrir une filiale en Europe permet de conserver un management de proximité. Un aller et retour Paris Bucarest ou Helsinki se fait sans problème sur une journée, sans décalage horaire (ou presque). Il est alors facile de se rendre sur place pour aider sa filiale dans une démarche commerciale, sur un salon… Lorsqu’il s’agit d’une implantation américaine, la situation devient beaucoup moins simple, les technologies de communication ne remplaçant pas le contact humain qu’apporte une présence physique.

L’Europe représente ainsi un terrain de jeu plus qu’intéressant pour développer de nouveaux services, dans un environnement législatif et réglementaire harmonisé et, par conséquent, proche de celui que nous connaissons en France. Certes, certains ajustements peuvent s’avérer nécessaires pour respecter les législations locales comme en Allemagne, où la protection des données personnelles est bien plus réglementée qu’en France et demande un ajustement de la politique appliquée en la matière.

Le principe reste cependant le même ce qui représente un avantage certain par rapport aux entreprises américaines qui souhaitent s’implanter en Europe. Elles doivent en effet non seulement appréhender le cadre européen, mais intégrer les spécificités nationales. Difficile dans ce cadre de dupliquer en Europe ce qui a fait leur succès sur le continent américain et un certain nombre éprouve plus de difficultés à se développer. Certes, la diversité linguistique peut apparaître comme un frein, mais il s’avère que l’anglais est aujourd’hui une lingua franca dans beaucoup de secteurs, à commencer par celui des nouvelles technologies.

Sur ce secteur, l’Europe propose elle aussi un environnement stimulant et des compétences clés pour développer de nouvelles activités. Le Royaume-Uni comme l’Allemagne représentent deux marchés de choix qui renouent actuellement avec la croissance et stimulent, à l’image de la France, l’essor des start-ups. S’installer et se développer au minimum dans l’un de ces deux pays contribue d’ailleurs souvent à affirmer le caractère référent d’une PME sur son secteur en Europe.

Les autres régions ne sont pas en reste. Les républiques baltes sont ainsi de véritables berceaux à start-ups et ont favorisé l’émergence de sociétés emblématiques comme Skype. Les pays nordiques offrent un cadre socio-économique et culturel notamment propice aux investissements étrangers et à l’épanouissement de PME. Quant à l’Europe centrale et orientale, elle a su miser sur le développement d’expertises et l’émergence de compétences avancées dans des domaines techniques comme informatiques.

Cette réalité devrait par ailleurs être renforcée à travers la dernière initiative de l’Union européenne qui, en voulant instaurer un marché unique numérique, ne peut que susciter l’intérêt et les opportunités de développement dans les pays voisins. De quoi interpeler les entrepreneurs et les inciter à envisager également une implantation intra-européenne, en s’appuyant sur des collaborateurs qui, partageant une culture commune, ont appris pour certains à travailler ensemble grâce aux programmes d’échanges universitaires tels qu’Erasmus. Une proximité de fait qui représente un avantage non négligeable pour attirer de jeunes talents dans le cadre d’une stratégie de déploiement à l’international.

Alexis Renard

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