http://www.lesechos.fr/journal20150701/lec2_finance_et_marches/021175843871-les-levees-de-fonds-au-plus-haut-depuis-2010-dans-le-monde-leurope-a-la-traine-1133275.php?IijG4sdJRz73JbSu.99#xtor=RSS37
L’activité primaire a progressé, malgré un accès de faiblesse en Europe.
Plusieurs opérations sont dans les tuyaux dans le secteur financier.
Les entreprises ont été extrêmement actives au premier semestre. Elles ont levé plus de 541 milliards de dollars (+9 % par rapport à la même période un an plus tôt), dans le monde, sous forme d’augmentations de capital, de placements, d’introductions en Bourse ou encore d’émissions d’obligations convertibles, selon Dealogic. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis le deuxième semestre 2010.
Mais cette hausse des volumes masque d’énormes différences entre les régions. Les sociétés américaines se sont, une nouvelle fois, démarquées, avec 158 milliards de dollars levés. Un record. « Cela témoigne du dynamisme de l’économie outre-Atlantique. En outre, la vague de fusions-acquisitions, qui a nécessité des refinancements, a été très importante. En Europe, en revanche, il y a bien plus d’opérations annoncées que réellement achevées », souligne Luis Vaz Pinto, chez Société Générale.
L’Asie (hors Japon) a également enregistré un bond des levées de fonds (+ 78 %), à 161 milliards. C’est la zone géographique la plus porteuse. Les introductions en Bourse (IPO) ont contribué à soutenir les volumes, alors que le marché des IPO de Shanghai s’est rouvert en 2014 et que l’investissement des étrangers a été facilité. La plus grosse cotation de cette première moitié de l’année est d’ailleurs une chinoise : Guotai Junan Securities.
L’Europe, elle, fait pâle figure. L’activité primaire – tout type d’opérations confondues – a décru de 20 % à 143 milliards de dollars. Mais les volumes partaient d’un point haut. Les variations de devises ont aussi joué. En euros, l’activité n’a que peu baissé. « Ce début d’année s’est fait en deux temps avec un premier trimestre très dynamique, et un deuxième plus volatil, rappelle Paul Mihailovitch, chez JP Morgan. Et cette tendance pourrait continuer, avec des fenêtres plus ou moins ouvertes » pour mener à bien des opérations.
Selon des spécialistes, les remous liés à la Grèce ne devraient avoir qu’un impact modéré . « Le marché est certes plus volatil, mais les investisseurs ont intégré cette donne », note Cyril Court, chez HSBC. En témoigne Euskaltel, dont le carnet d’ordres a été couvert, malgré les fortes turbulences. Le câblo-opérateur basque doit faire ses premiers pas sur le marché ce mercredi. De son côté, le hollandais Flow Traders, un trader haute fréquence, vient d’annoncer son intention de s’introduire à Amsterdam en juillet.
Pas de raison donc que le deuxième semestre soit décevant. Les banquiers attendent encore des placements en Bourse accélérés, un format bien adapté à la volatilité actuelle. « Mais aussi, on l’espère, des augmentations de capital pour financer des acquisitions, qui permettraient de faire un très beau second semestre », reprend Cyril Court.
Plusieurs IPO sont dans les tuyaux partout dans le monde. Au Japon, le coup d’envoi pour la privatisation du groupe postal a été donné ce mardi, une méga-opération de plusieurs milliards de dollars (lire ci-dessous). En Europe, plusieurs cotations d’envergure sont prévues (ABN AMRO aux Pays-Bas, Amundi en France). « Le secteur financier devrait être très porteur. Il y a une grosse demande des investisseurs pour les sociétés de gestion d’actifs. On attend aussi des opérations dans le secteur Internet », souligne Pierre-Alexis Renaudin, chez Morgan Stanley. Et, « à la différence de 2014, où l’on avait vu entrer en Bourse des sociétés très attendues et bien établies, on pourrait voir plus de valeurs moyennes, en Europe du moins ».